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Latitudes nomades

24 avril 2012

Nouvelles technologies (alexandrins, rimes croisées, 5 quatrains)

 (un jeu sur www.concoursdenouvelles.fr/vosnouvellesvote/index.html)

Les nano puces ont conquis nos jours et nos nuits

Elles procèdent, s’excitent, calculent dans le noir

Au creux de la main, un téléphone, un étui

Tout petit, comme un doudou, notre mémoire 

 

Elles se souviennent à notre place, rangent nos idées

Dessinent  des courbes et des arborescences

Inventent du nouveau, du beau, du simplifié

On s’habitue et déjà l’obsolescence

 

Les enfants cliquent, initialisent le système

Leurs ramifications deviennent horizontales

Plus besoin des ainés pour comprendre un thème

Les enfants cliquent et recliquent, c’est leur Graal

 

Effacées les limites, avec le virtuel

La réalité est dure, vite, un clic

Le vrai, le faux, le jeu, le rêve s’entremêlent

Les technologies nouvelles jusqu’à la lie… hic ?

 

On avance, voilà, les puces sont dans nos corps, 

On marche, on court, on accélère à toute vitesse

Bientôt, les nouvelles technologies de la mort

Même plus peur… mais quel réveil après l’ivresse ?

 

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20 avril 2012

Comme un cactus

"J'imagine que je ressemble un peu au tronc d'un cactus, lui avait-elle expliqué un jour. J'absorbe une certaine quantité de culture et de sociabilité au contact de mes amis, puis je me replie sur moi-meme et j'en vis pendant un certain temps, jusqu'à ce que j'ai de nouveau soif. Il n'est pas bon d'entretenir une telle autarcie, une sorte d'exil volontaire en fait. Cela vous rend différente. "

Loving Frank, Nancy Horan 2007

18 avril 2012

La sagesse du nomade

« Raconter des histoires est la seule occupation concevable pour un être aussi inutile que moi », notait Bruce Chatwin (1940-1989) dans « La naissance d'un écrivain », l'ébauche d'autobiographie qu'il publia en 1983 dans le New York Times. Cette certitude, c'est d'un long voyage en Patagonie qu'il la rapporta. Parti vers l'Amérique australe durant les premiers mois de l'année 1975, depuis longtemps déjà le jeune Britannique rêvait de faire un livre sur « les nomades ici, là, passé et présent ». Un livre qui se pencherait « sur ce qui est, pour moi, la question des questions : la nature de l'instabilité humaine ». D'ouvrages, il y eut six en tout, parmi lesquels En Patagonie (1977), Les Jumeaux de Black Hill (1982), Le Chant des pistes (1987).

S'ajoute aujourd'hui La Sagesse du nomade, sa correspondance. Elizabeth Chatwin, la veuve de l'écrivain, et Nicholas Shakespeare, son biographe, ont œuvré ensemble, avec un soin et une précision rares, à retrouver, choisir, assembler, annoter si besoin cet ensemble de lettres qui embrassent quatre décennies de la vie de Chatwin et tracent de lui un admirable autoportrait en homme inquiet, fantasque, précaire, opaque, âpre souvent. Un errant, un pèlerin mû par une urgence tant physique que mentale, fuyant l'Angleterre - il se sent « si irréversiblement non anglais »... - et plus généralement l'Occident « décadent et corrompu », en quête d'un coup de foudre pour un paysage neuf, ou quelque individu que le hasard du voyage aura placé sur sa route. De la prose de Chatwin, l'intellectuel et poète allemand Hans Magnus Enzensberger écrit : « Sous le brillant du texte, il y a une présence qui nous hante, quelque chose de clairsemé, de solitaire et d'émouvant... » Dans ces lettres réunies, Chatwin nous parle de lui-même de cette même voix.

In Télérama. La sagesse du Nomade, Bruce Chatwin

sagesse

"Chatwin se décide à rédiger un ouvrage panégyrique sur le nomadisme, une sorte d'"Anatomie de l'errance" "qui dépasserait la théorie de Pascal sur l'homme, assis péniblement dans sa chambre." Sa thèse est la suivante: "En devenant humain, l'homme avait acquis, en même temps que la station debout et la marche à grandes enjambées, une "pulsion" ou instinct migrateur qui le pousse à marcher sur de longues distances d'une saison à l'autre. Cette "pulsion" est inséparable de son système nerveux et, lorsqu'elle est réprimée par les conditions de la sédentarité, elle trouve des échappatoires dans la violence, la cupidité, la recherche du statut social ou l'obsession de la nouveauté. Ceci expliquerait pourquoi les sociétés mobiles comme les tziganes sont égalitaires, affranchies des choses, résistantes au changement, et aussi pourquoi, afin de rétablir l'harmonie de l'état originel, tous les grands maîtres spirituels - Bouddha, Lao Tseu, Saint François - ont placé le pélerinage perpétuel au coeur de leur message et demandé à leurs disciples, littéralement, de suivre leur chemin."

Le livre une fois achevé est considéré trop confus par son auteur et impubliable.

(In: chroniques nomades)

16 avril 2012

L'art

L'art n'a de valeur - ne l'oublions pas - que dans la mesure où il nous parle. il peut devenir langue universelle si nous apprenons à conjuguer la sympathie sur le mode universel. Notre nature limitée, le poids des traditions et des conventions, sans oublier nos instincts héréditaires, restreignent notre capacité de jouissance artistique. Notre individualité meme établit, en quelque manière, une borne à notre compréhension ; et notre personnalité esthétique cherche ses propres affinités dans les oeuvres du passé. Si nous le cultivons, il est vrai, notre sens de l'art s'élargit, et nous sommes alors capables d'apprécier certaines formes de beauté auxquelles nous étions jusque là insensibles. Mais, en réalité, nous ne voyons que notre propre image dans l'univers - et les particularités de notre tempérament gouvernent notre mode de perception. 

Le livre du thé, Okakura, 1905

14 avril 2012

milena

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13 avril 2012

En Avril

Oct-in Tokyo 037 (Large)

(octobre / Japon)

6 avril 2012

Elevage de coccinelles : Jour 1

cocc

Un rituel du vendredi. Une seule photo, sans parole. Capturer un moment de la semaine. Un moment simple, spécial, extraordinaire. Un moment qu'on veut garder, savourer et se rappeler. Bon vendredi !

{Lovely idea inspired by SouleMama}

5 avril 2012

L'art divinatoire de la persuasion

horoscope

4 avril 2012

Déambulations

D’un pas décidé, comme si elle savait exactement où elle allait, elle marche. Son regard se pose sur un détail, puis un autre. Place d’Italie, fondation Cartier pour l’Art contemporain, Alliance Française, premiers cerisiers en fleurs : chaque détail est une invitation au voyage, un clin d’œil à un jalon de sa vie.  Au fil de la marche, les fluides se remettent à circuler dans un corps alourdi par la torpeur hivernale.

Elle se sentirait chez elle dans cette capitale, comme dans une autre. Elle aime le mouvement, l’effervescence, les vies qui se frôlent sans se toucher. C’est le sandwich du jour ? Non, un végétarien. 5 euros. Merci, bonne journée. Les contacts éphémères et anonymes de la ville la soulagent de l’atmosphère stagnante de la campagne, des visages trop vite familiers, les mêmes, toujours les mêmes.

En marchant, elle repense à cette lettre, trouvée dans la boîte au retour des vacances d’hiver. L’intitulé est tracé d’une écriture ronde, féminine : « Pour plus de légèreté, de la part de C. ». Elle avait dû lire les quelques pages plusieurs fois. Pourquoi cette lettre ? Finalement, plutôt que la confusion des propos, elle ne retient que la révélation livrée en filigranes dans la missive incongrue : C. est dérangée.

Aux jardins du Luxembourg, la statue de Verlaine détourne sa pensée de ce non-événement advenu quelques jours plus tôt. Le pouls de l’inspiration se remet à battre. Un flot de mots déferle, elle écrit jusqu’à ce que la source se tarisse, au moment où elle lève les yeux vers un groupe de passants. Elle descend dans une bouche de métro. Elle se souvient soudain d’un autre métro, d’un autre fuseau horaire.

Tokyo, station de Shinjuku. Une incroyable marée humaine évolue méthodiquement et dans le calme. Tout le monde se meut en silence au rythme de voix synthétiques, chefs d’orchestre invisibles des ballets de voyageurs. Les consignes sont répétées inlassablement.  Tonalité : noir. De monde, de costumes uniformes, de chevelures de jais. Une fois intégrés, les rouages de la machine à se déplacer sont tellement bien huilés, ses acteurs sont si disciplinés, qu'un occidental s’étonne seulement de l'absence d'agressivité ou de malaise, qui pourraient naître dans une telle foule. Assis ou debout, massés dans les wagons, les voyageurs font une chrono-sieste, sont rivés à leurs smartphones ou lisent, souvent des mangas au format d’annuaires téléphoniques qu’ils jetteront à la première poubelle. Rarement discutent, sinon dans un chuchotement.  

Une mélodie met un terme à son voyage. Des violons tsiganes, des cuivres et des voix masculines, un chœur russe peut-être, enchante le métro parisien.

Elle marche. Alors que ses pas épousent le sol, son regard englobe la multitude de mots lus ça et là, les imbrique. Les villes sont un terrain de jeux, elles ouvrent l’immensité des possibles et donnent corps aux rêveries d’une promeneuse solitaire.

sf

(Good morning San Francisco, Photo by Artem Kevorkov)

3 avril 2012

melomocroped

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