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Latitudes nomades
4 janvier 2012

Quatre petits cailloux

Comme un étirement après un somme, on déroule ses membres, on frissonne, on hésite : rester dans la douceur de la sieste, ou s'extirper, laisser circuler les fluides ?

31 décembre. Une nouvelle amie, rencontrée sur le chemin de l'école à la rentrée des classes : Allo ? Cette nuit j'ai eu une idée, un projet et j'ai pense à toi... 2 janvier. Une ancienne copine de promo d'il y a 15 ans, "revue" sur un réseau social : je viens de raccrocher avec une collègue, elle cherche quelqu'un, j'ai pense a toi... Peu après c'est un autre ami qui me demande si ca me dirait de donner des cours...

Améthyste, quartz rose, quartz blanc et oeil de tigre. Quatre petits cailloux lisses et chauds toujours dans la poche. 

Ce n'est pas comme rien si ne s'etait passé depuis. Hors lignes, la vie va et pourtant on y prend garde, on se dit non, cette fois je ne vais pas la laisser filer comme ca et puis... si. On a beau afficher un magnifique Carpe Diem au dessus de la cheminée, elle est comme ca la vie, elle nous échappe et nous laisse pantois. On sait ce qui nous attend, et la mort des uns, des autres. L'idée presque insoutenable se fait familière, meme si on essaie de faire diversion.

Et ce sentiment de gachi souvent, de temps perdu ou au contraire et alors ? Si chaque jour qui passe n'est pas extraordinaire mais juste bien, c'est déjà ca ? Les enfants rythment nos jours de leurs rires et de leurs pleurs, ils nous tirent sans cesse vers l'avant. Et les drames latents qui se jouent sur l'autre rive, on en fait quoi ? Abstraction ? On attend d'en recevoir des morceaux, des débris, des éclaboussures ? Comment peut-on etre décemment spectateur d'une chute sans intervenir, sous prétexte que ce n'est pas notre vie, que ce ne sont pas nos affaires ?

So what. Ecrire pour écrire.

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18 mars 2010

D'un parc a l'autre

C'est saisissant la difference de comportement au parc, suivant l'endroit de la planete ou on se trouve.

Outre Atlantique, la consigne ambiante tacite etait "Let Them Be!" Laisse-les etre. Etre des enfants avec le comportement qu'implique leur age. Etre eux-meme, avec leur caractere a eux. Experimenter. Tomber. Pleurer. Se relever. Se defouler. Resoudre leurs problemes entre eux.

Ici, c'est la course aux remarques negatives :
Ne monte pas par la tu ne vas pas y arriver (c'est sur qu'avec un tel encouragement, il va y arriver. A tomber.) Pas dans le sable tu vas te salir (parce que vous venez au parc pour que vos enfants fassent un defile de mode ou pour qu'ils s'amusent vraiment?) Non c'est dangereux . Attention tu vas tomber... Et le comble : Maintenant on y va sinon je te donne une fessee.

Et c'est comme s'il fallait montrer aux autres parents qu'on maitrise son enfant. Comme si la mission dont on est investi, c'est de le faire rentrer dans le moule ambiant (bien rigide, le moule), plutot que de l'aider a grandir tout en vivant sa vie d'enfant. Comme s'il fallait forcement entrer dans un rapport dominant domine pour eduquer. Et la fameuse "self estim"  confiance en soi ? Vous la transmettez comment ? Par la negative aussi ?! Euh, une petite question. Indecente, peut-etre... Et le plaisir, dans tout ca ? 

Decalage. Nostalgie. Une Californienne d'adoption l'explique si bien :

"Je me souviens de ma première année ici. Nous venions de Grenoble, une ville tellement nature, tellement en opposition avec cet endroit trop clean, trop parfait, trop aseptisé... le contraste était énorme... Pourtant aujourd'hui, je ne veux plus rentrer en France. Oui je me suis vite rendue compte combien il est agréable de vivre dans un endroit où le ciel est tous les jours bleu et surtout où les gens sourient constamment…Dingue comme c'est important de vivre dans avec des optimistes. Dans un tel contexte, à moins d’être vraiment « grumpy », on devient positif et heureux, quoi qu’il arrive...

Allez, avec le printemps, tout le monde va retrouver le sourire, meme dans les Alpes.

3 août 2009

On s'installe a Grenoble

He did not think of himself as a tourist; he was a traveler. The difference is partly one of time, he would explain. Whereas the tourist generally hurries back home at the end of a few weeks of months, the traveler, belonging no more to one place than to the next, moves slowly, over periods of years, from one part of the earth to another.  Indeed, he would have found it difficult to tell, among the many places he had lived, precisely where it was he had felt most at home. 

Paul Bowles, The Sheltering Sky

Nous aussi.

24 avril 2012

Nouvelles technologies (alexandrins, rimes croisées, 5 quatrains)

 (un jeu sur www.concoursdenouvelles.fr/vosnouvellesvote/index.html)

Les nano puces ont conquis nos jours et nos nuits

Elles procèdent, s’excitent, calculent dans le noir

Au creux de la main, un téléphone, un étui

Tout petit, comme un doudou, notre mémoire 

 

Elles se souviennent à notre place, rangent nos idées

Dessinent  des courbes et des arborescences

Inventent du nouveau, du beau, du simplifié

On s’habitue et déjà l’obsolescence

 

Les enfants cliquent, initialisent le système

Leurs ramifications deviennent horizontales

Plus besoin des ainés pour comprendre un thème

Les enfants cliquent et recliquent, c’est leur Graal

 

Effacées les limites, avec le virtuel

La réalité est dure, vite, un clic

Le vrai, le faux, le jeu, le rêve s’entremêlent

Les technologies nouvelles jusqu’à la lie… hic ?

 

On avance, voilà, les puces sont dans nos corps, 

On marche, on court, on accélère à toute vitesse

Bientôt, les nouvelles technologies de la mort

Même plus peur… mais quel réveil après l’ivresse ?

 

16 décembre 2012

Récit thérapeutique (mais pas que)

Eviter un drame ?

D’aucun diront que c’est son destin : Rémi était au mauvais moment, au mauvais endroit. Jouant devant une porte en fer, avec d’autres enfants, dans la salle des fêtes du village.

Ce n’est pas faux : Rémi s’est pris une porte en fer de plein fouet dans la tête, ce choc violent a causé un traumatisme crânien, parce qu’il était au mauvais endroit, au mauvais moment.

Nous, ses parents n’avons pas assisté à la scène : nous étions quelques mètres plus loin, dans la même salle.  En revanche, des enfants ont vu et raconté ce qui s’est passé.  Par jeu (?) les grands dominaient les petits. Ils s'étaient octroyé le droit de passer par cette porte, en empechaient les petits. Un grand a fait un croche-pied à Rémi qui arrivait en courant. Son front a heurté violemment, de plein fouet, la porte.

Des adultes ont entendu le bruit du choc. On nous a apporté notre enfant, inconscient.

Rémi était au mauvais moment, au mauvais endroit, mais il a eu de la chance.

Le choc a été suffisamment violent pour déclencher une perte de connaissance sous la forme d’une convulsion de plusieurs minutes mais les vertèbres ne sont pas touchées. Les premiers examens médicaux  ont révélé qu’il n’y avait pas de fracture du crâne, pas d’hématome ou d’œdème cérébral consécutif au choc. Rémi a eu chaud, mais il a la tête dure, Dieu merci.

Passé le stade la culpabilité – nous sommes ses parents et nous n’avons pas été là au moment où, pour le protéger, anticiper, empêcher… nous  digérons ce traumatisme et nous voulons donner du sens à cet accident.

Nous entendons autour de nous : « c’est la faute à pas de chance, ce sont des jeux d’enfants qui ont mal tourné, ca arrive, c’est comme ca. Il  faut désormais interdire l’accès à cette zone aux enfants ».

Mais nous ne pouvons pas faire abstraction de ce que les enfants ont raconté : « un grand a fait un croche-patte à Rémi, ca l’a projeté contre la porte ».

Nous ne cherchons pas un coupable pour le punir. Ca ne sert à rien. Mais nous aimerions que tout le monde prenne conscience qu’un croche-pied n’est pas un acte anodin. C’est un acte malveillant et potentiellement dangereux. On fait un croche-pied volontairement, dans le but de faire tomber une personne. Ici, c’est un « grand », un collégien, qui l’a fait à un enfant d’à peine 4 ans.

Le rôle des grands, des ainés, normalement, c’est de protéger les plus petits, pas de les maltraiter. Oui, quand on est plus grand, on est plus fort, évidemment.

Mais le rôle des grands, c’est d’aider les petits à grandir. Les petits ont besoin de modèles, des modèles bienveillants.

Admettre que le croche pied est un jeu d’enfant ancestral, que oui, des fois ca tourne mal mais ca fait partie du jeu, c’est cautionner la loi du plus fort, la domination des plus grands sur les plus petits. C’est permettre d’apprendre aux plus petits que faire la même chose, c’est normal. C’est admettre qu’un enfant qui a fait une bêtise aux conséquences graves, sans se remettre en question, sans venir s’inquiéter de l’état de sa victime, avec des adultes autour qui minimisent, voirent masquent la gravité de la situation, va grandir avec ca :

Je ne mesure pas la portée de mes actes (je recommencerai sans doute).

Ou : je grandis sans avoir pu parlé de ce que j’ai fait, de la culpabilité dans laquelle je m’enferme en me taisant.

Nous travaillons sur notre colère, notre peur de l'avenir, nous cherchons l'apaisement. Nous pardonnons.

Nous prions pour que Rémi grandisse sans  trop de séquelles de cet accident et que tous les enfants qui étaient là se remettent bien aussi, que des explications honnêtes et apaisantes leurs soient données. Nous expliquons à nos enfants qu'ils doivent prendre soin d'eux, de leur corps, de ne pas l'exposer à des situations trop risquées, meme pour s'amuser. Puissent'ils apprendre à sentir les ambiances à éviter...

Et puisse le récit de cette expérience être utile  à tous, les petits, les moyens et les grands.        

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30 mars 2012

New York

J'aime New York. J'ai appris à l'aimer. Je me suis habitué à ses ensembles massifs, à ses grandes perspectives. Mes regards ne s'attardent plus sur les façades, en quête d'une maison qui, par impossible, ne serait pas identique aux autres maisons. Ils filent tout de suite à l'horizon chercher les buildings perdus dans la brume, qui ne sont plus rien que des volumes, plus rien que l'encadrement austère du ciel. Quand on sait regarder les deux rangées d'immeubles qui, comme des falaises, bordent une grande artère, on est récompensé : leur mission s'achève là-bas, au bout de l'avenue, en de simples lignes harmonieuses, un lambeau de ciel flotte entre elles.

New York ne se révèle qu'à une certaine hauteur, à une certaine distance, à une certaine vitesse : ce ne sont ni la hauteur, ni la distance, ni la vitesse du piéton. Cette ville ressemble étonnamment aux grandes plaines andalouses : monotone quand on la parcourt à pied, superbe et changeante quand on la traverse en voiture.

J'ai appris à aimer son ciel. Dans les villes d'Europe, où les toits sont bas, le ciel rampe au ras du sol et semble apprivoisé. Le ciel de New York est beau parce que les gratte-ciel le repoussent très loin au-dessus de nos têtes. Solitaire et pur comme une bête sauvage, il monte la garde et veille sur la cité. Et ce n’est pas seulement une protection locale : on sent qu'il s'étale au loin sur toute l'Amérique ; c'est le ciel du monde entier.

J'ai appris à aimer les avenues de Manhattan. Ce ne sont pas de graves petites promenades encloses entre des maisons : ce sont des routes nationales. Dès que vous mettez le pied sur l'une d'elles, vous comprenez qu'il faut qu'elle file jusqu’à Boston ou Chicago. Elle s’évanouit hors de la ville et l'œil peut presque la suivre dans la campagne. Un ciel sauvage au- dessus de grands rails parallèles : voilà ce qu'est New York, avant tout. Au cœur de la cité, vous êtes au cœur de la nature.

(Jean-Paul Sartre, Situation III, 1945)

20 avril 2012

Comme un cactus

"J'imagine que je ressemble un peu au tronc d'un cactus, lui avait-elle expliqué un jour. J'absorbe une certaine quantité de culture et de sociabilité au contact de mes amis, puis je me replie sur moi-meme et j'en vis pendant un certain temps, jusqu'à ce que j'ai de nouveau soif. Il n'est pas bon d'entretenir une telle autarcie, une sorte d'exil volontaire en fait. Cela vous rend différente. "

Loving Frank, Nancy Horan 2007

15 avril 2009

Une hirondelle ne fait pas le printemps (Aristote)

Les evenements s’etirent ou se bousculent. C’est comme vivre une autre vie : on en est la, il s’est bien passé tout ca, on est ici, maintenant… Flottement. Au fil des jours, le point de chute improbable devient un nouveau parcours initiatique. Devoir habiter un moment la maison de ses ancetres est un signe. Revenir apres avoir passé la moitie de sa vie ailleurs, un peu ou beaucoup plus loin, etrangement, ca sonne juste. Volendo nolendo, on s’est eloigne des racines. Voyager, vivre comme on l’a reve, comme on l’avait predit dans une redac en classe de 4eme. “Decrivez votre vie d’adulte”. Puis s’etonner de ne pas etre etonnee de revenir aujourd’hui a la source, de retrouver une place, tout simplement.

11 avril 2010

Se couper de son monde pour observer le Monde

Un vol nous installe pendant de longues heures dans un entre-deux unique. On n'est pas encore empreint de perceptions du pays qu'on va visiter. On est suspendu, coupe du monde. A quoi bon ajouter ou soustraire les heures, imaginer ou en sont les gens ici ou la, on est hors du temps. On se laisse bercer par la musique des autres langues autour de soi, on en comprend certaines, en reconnait d'autres. Une energie nouvelle fourmille, melee a un debut de fatigue agreable, celle de l'aller...

18 mars 2012

Aujourd'hui j'ai écrit une nouvelle

Une balade en mer

I

Les conversations naissent au gré des gestes, chacun occupé à faire voguer le bateau ou scruter l’horizon, le visage offert aux rayons du soleil et à la pluie salée des vagues. Le vent porte les mots de l’un à l’autre et les dialogues s’entrecroisent, restent en suspens puis reprennent, tandis que l’interlocuteur change, tantôt arrimé à la corde, tantôt reprenant la barre pour laisser le plus musclé des navigateurs déployer le grand foc.

Au fil des jours, ils ont trouvé leur place. Chacun est devenu un rouage, pourfendeur des vents cléments, la météo marine l’avait bien dit avant le départ.

S’offrir une croisière en avril, ils l’avaient décidé d’un coup d’un seul. Autour d’un vieux Cognac retrouvé au fond du placard, à la fin d’une soirée passée à refaire le monde, réinventer l’industrie du disque ou carrément la société. Une soirée où l’on avait fini par lâcher son envie de larguer les amarres. Parmi la dizaine de copains présents ce soir là, six avaient finalement pu se libérer. Et les voilà sur le quai, Luc et Mina, Victor, Ben, Dune et Vincent, qui s’est joint à eux au dernier moment.

Ils voulaient s’offrir une parenthèse, se ressourcer. C’est en regardant leurs six baluchons posés devant eux qu’ils ont réalisé : ils sont tous les six, rien que tous les six. Comme il y a huit ans…

Une hésitation imperceptible plane sur l’équipage au moment d’embarquer. Pourquoi partir en mer ensemble ? Est-ce pour se libérer de ce pacte qui les lie depuis trop longtemps ? Tour à tour, ils enjambent le bastingage.

II

Mina ne parvient pas à trouver le sommeil. Les vagues fouettent la coque tandis qu’elle se hisse hors de la cabine. Dune est sur le pont, emmitouflée dans une couverture.

- Tu crois qu’on aurait pu faire autrement ?

- Je me pose la question depuis huit ans et chaque insomnie me propose une variante…

- C’est la première fois qu’on se retrouve tous les six sur un bateau depuis cette nuit là.

- Quand j’ai accepté de venir, je n’avais pas envisagé cette éventualité. On ne se retrouve jamais tous les six, il y a toujours au moins Bob et Lucie, ou Tom, ou Maud…

- Comme si notre inconscient s’était arrangé avec le temps et le nombre : ne jamais se retrouver tous les six. C’est vrai, ça n’est pas arrivé en huit ans.

- Toujours se parler les uns aux autres sans se retrouver tous ensemble, au même moment…

- Pour écarter la possibilité de revivre les circonstances. Eviter que nous soyons côte à côte, comme si les mêmes énergies pouvaient produire les mêmes effets à nouveau…

Ben arrive sur le pont, suivi de Victor et Vincent. Comme pour illustrer sa dernière phrase, Mina retourne dans sa cabine. Elle retient Luc qui s’apprêtait à en sortir.

III

Les conversations continuent au gré des gestes, chacun occupé à faire voguer le bateau ou scruter l’horizon, le visage offert aux rayons du soleil et à la pluie salée des vagues. Le vent porte les mots de l’un à l’autre et les dialogues s’entrecroisent, restent en suspens puis reprennent, tandis que l’interlocuteur change, tantôt arrimé à la corde, tantôt reprenant la barre pour éviter qu’une trame se tisse au fil des mots.

En pleine mer, les six puisent dans la force des éléments. Ils deviennent le vent et gonflent les voiles, ils se diluent dans la mer et battent la coque fragile du bateau, ils atteignent le soleil et brûlent, ils filent avec les étoiles. La tension du huis clos renaît au clair de lune.

Cette nuit là sur le pont, Ben et Victor retrouvent Dune.

- Salut les gars. Et les autres vies ? Celles qu’on garde en son for intérieur et qui nous taraudent, les nuits sans sommeil, les avez-vous déjà racontées à d’autres que vous-même ? Ces vies faites d’hypothèses, dont certaines étapes sont rayées de la carte, balayant un moment effroyable où tout a basculé sur un bateau comme celui-ci…

Les questions de Dune se heurtent au silence de Ben et Victor. Le lien qui les unit malgré eux – à qui la faute, s’ils se trouvaient là, ensemble, à ce moment là ? – révèle le pan le plus fragile de leur être. Après le pacte qu’ils ont scellé, une amnésie bienveillante s’est emparée d’eux, les laissant continuer leur route sans claudiquer. 

Luc les rejoint et rompt leur silence.

- Moi, je me suis souvent demandé : Aurais-je relu tous les Agatha Christie en quelques nuits ? Aurais-je commencé des études d’océanographie après avoir raté le concours de commissaire ? Aurais-je fait une retraite chez les moines Bénédictins, puis une autre chez les Bouddhistes, en quête de paix de l’esprit ?

Un sanglot arrête Luc dans sa tirade. Mina sort de la cabine en titubant, suivie de Vincent, qui tente de la réconforter. Les six amis sont réunis sur le pont baigné de lumière. C’est la pleine lune. Le vent fait gronder les vagues et chasse quelques nuages. Après avoir aidé Mina à s’installer sur le pont, Vincent s’accoude. Il veut parler à son tour. Soudain le bateau se met à tanguer dangereusement, à plusieurs reprises. Chacun s’accroche mais Vincent, mal appuyé, bascule par dessus bord.

IV

 Les cinq amis ont scruté la mer dans la nuit, en vain. Un nuage a voilé la lune, comme pour les en empêcher. Ils ont jeté cordes et bouées, mais Vincent ne s’est pas agrippé. Saisi par le froid, il a coulé à pic. Vincent avait rejoint l’équipage au pied levé, sans en avertir ses proches. Sur le pont du voilier, erratiques, les survivants maudits ne peuvent croire que, comme huit ans avant… Ils réunissent les effets personnels de la victime et les jettent par dessus bord. Jusqu’à l’aube, ils effacent soigneusement toutes les traces d’empreintes de leur ami sur le voilier. La mer, le vent, les étoiles, la lune et le soleil sont là, immuables, noyant la folie dans l’immensité.

V

Les conversations naissent au gré des gestes, chacun occupé à faire voguer le bateau ou scruter l’horizon, le visage offert aux rayons du soleil et à la pluie salée des vagues. Le vent porte les mots de l’un à l’autre et les dialogues s’entrecroisent, restent en suspens puis reprennent, tandis que l’interlocuteur change, tantôt arrimé à la corde, tantôt reprenant la barre pour laisser le plus musclé des navigateurs déployer le grand foc.

 Fin

11 février 2009

Just fed up today

Une nuit  avec otite (encore, il va falloir faire des examens approfondis), sans sommeil. Des devis qui explosent, une vente de voiture qui ne se fait finalement pas. Creves, pas eu le temps de preparer le garage sale... demain est un autre jour.

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(A la pharmacie)

6 novembre 2009

Etre la en ayant (souvent) la tete ailleurs

grenoble

                                              (Automne - Grenoble)

1 mai 2010

On my way to Half Moon Bay

goingtohalfmoonbay
                                                        (Bay area, CA, avril 2010)

18 avril 2010

Being tourists

beingtourists1

(Chinatown, SF)

beingtourists2
(Cable car, Market St, SF)

14 mai 2010

{Ce moment}

gardeninmayps

                                                       (Inlaws garden)

2 février 2009

Perception des differences

Sacha, tandis qu'un Black traverse la rue :

- Lui, il est comme Obama
- C'est-a-dire Sacha ?
- Je ne sais pas. Il est comme Obama

sachabea

2 février 2009

Tout simplement

Tandis qu'on parle d'une copine qui voudrait un troisieme enfant :
- Qu'est-ce que tu dis a Papa, Maman ?
- Je parle d'une copine qui voudrait un troisieme enfant
- Elle peut me prendre moi !

sacha

15 mai 2010

Anniversary

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                                     (Oui - Valbonne, 15 Mai 2004)

16 mai 2010

Se souvenir des jolies choses

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                                           (Inlaws garden)

17 juin 2010

Instantanes Azureens

sky

ciel

pines

mediterranee

sergio

sophia

lavande

remi

Convulsions hyperthermiques (a nouveau) pour Remi, ca va mieux, ouf.

31 janvier 2009

Bon week-end !

luna
                              (Avec Luna, photo Souad)

rembea

                                 (Chez Souad & Patrick, photo Patrick)

21 décembre 2009

2009 was

FBstatus
                                       (Made in facebook)

3 février 2010

Good morning

Un matin, avant le petit dejeuner. A vos marques, prets...

goodmorning

2 avril 2010

{Ce moment}

sashasacha

(Retrouvailles de Sasha et Sacha)

sashadavesacha

(Dave & Sasha from New York with Sacha)

23 avril 2010

There Is No Place Like Home

loulous
                                                     (Les kids en Juin 2009)

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